Notre histoire en vidéo
Bien des choses ont changé depuis 1932. Ce qui ne change pas, c’est notre volonté de défendre les intérêts collectifs des producteurs et des productrices en plus de soulever les enjeux vécus par le milieu rural en général.
À la défense de nos intérêts collectifs depuis 90 ans
L’Union Catholique des Cultivateurs (UCC) à la défense des agriculteurs (1918-1929)
Au sortir de la Première Guerre mondiale, la classe agricole s’agite. Deux associations pour la défense des agriculteurs voient le jour : les Fermiers-Unis de Québec, en 1918, et l’Union des cultivateurs de Québec, l’année suivante.
Le 1er octobre 1924 a lieu le premier congrès réunissant des milliers de cultivateurs à Québec. Au cours de la journée, les participants se dotent d’une association pour défendre leurs intérêts : l’Union catholique des cultivateurs. Durant les délibérations, Ponton crie à la foule : « Cultivateurs, organisez vous-mêmes vos cercles de l’UCC ! Les cultivateurs de Coaticook ont commencé. Suivez leur exemple! » En effet, le Cercle de Saint-Edmond de Coaticook, en Estrie, voit officiellement le jour le 19 octobre 1924. C’est le tout premier cercle paroissial de l’UCC à être fondé au Québec.
En novembre 1929, lors du congrès général de l’UCC tenu à Montréal, La Terre de Chez Nous, qui paraît depuis le 6 mars précédent, devient l’organe officiel d’information de l’UCC. L’Union va se servir de ce journal pour informer et éduquer ses membres. En septembre 1932 a lieu le premier congrès diocésain de l’UCC de Sherbrooke où se sont présentés 500 agriculteurs.
La Fédération de l’UCC de Sherbrooke, un syndicat professionnel (1945-1971)
Entre-temps, durant le congrès général de 1945, les délégués décident d’adhérer à la Loi des syndicats professionnels, qui leur permet d’incorporer les cercles et unions diocésaines et de les transformer en syndicats professionnels. Au cours de l’Année 1946, l’Union diocésaine de Sherbrooke devient la Fédération de l’UCC de Sherbrooke, affiliée à la Confédération de l’Union catholique des cultivateurs.En décembre 1951, suite à l’insistance exercée par la Confédération de l’UCC, le gouvernement provincial de l’Union nationale met sur pied une commission d’enquête sur les problèmes agricoles : la Commission Héon.
En octobre 1956, le congrès général de l’UCC se déroule à Sherbrooke. Les membres sont impatients. Les délégués demandent au gouvernement provincial de publier le rapport de la Commission sur les problèmes agricoles, surtout ceux de la mise en marché qui affectent producteurs et consommateurs, déposé par le juge Héon depuis quelques mois.
Avant que l’année ne se termine, le gouvernement adopte la Loi 44, qui va mettre en place l’Office des marchés agricoles, qui rend légale la pratique des conventions collectives de vente, qui deviendront les plans conjoints.
En 1960, le gouvernement instaure l’assurance–récolte afin de protéger les revenus des agriculteurs. En 1965, le gouvernement provincial adopte la Loi 46 qui permet aux agriculteurs d’être partie prenante dans le contrôle de l’offre des produits agricoles et de leur mise en marché. Au cours de la même année, ce même gouvernement approuve la Loi 13. Cette dernière accorde le droit aux associations agricoles de mettre sur pied des agences de vente.
Le 22 novembre 1968, le conseil vote une résolution afin de regrouper les différents syndicats professionnels en secteurs. En octobre suivant, cela donnera lieu à la formation de dix syndicats de base qui représentent les territoires géographiques. Ces nouveaux syndicats seront effectifs à partir de 1973.
La Fédération de l’UPA-Estrie, porte-parole des producteurs agricoles (1972-1996)
Suite à des pressions soutenues par la Confédération de l’UCC, le gouvernement libéral de Robert Bourassa adopte, le 31 mai 1972, la Loi 64, intitulée : Loi des producteurs agricoles. Cette loi stipule que, dorénavant, l’UCC est le seul représentant des agriculteurs auprès du gouvernement. Auparavant, lors d’un congrès général spécial, les délégués présents avaient adopté une proposition qui changeait le nom de l’organisme. L’union catholique des cultivateurs devient alors l’Union des producteurs agricoles (UPA)
Le 30 septembre 1972, l’UPA reçoit son accréditation de la Régie des marchés agricoles. Dès lors, elle devient la seule association qui représente les producteurs agricoles québécois. Cette application de la formule Rand doit être acceptée par les deux tiers des producteurs agricoles. Lors de leur congrès qui se déroule trois jours plus tard, les délégués acceptent que la Fédération de l’UCC de Sherbrooke devienne la Fédération de l’UPA de Sherbrooke.
Après un automne 1974 marqué de plusieurs manifestations d’agriculteurs, principalement des producteurs de bovins insatisfaits de la chute des prix reçus aux abattoirs, le gouvernement provincial vote en 1975 l’Assurance-stabilisation des revenus. Au cours de la même année, un nouveau syndicat apparaît dans les structures de la Fédération de Sherbrooke, celui des producteurs de langue anglaise.
Le 9 novembre 1978, le gouvernement de René Lévesque vote la Loi 90 qui concerne la protection des territoires agricoles. Cette protection sera mise en place graduellement sur le territoire du Québec. Au moment de sa mise en vigueur, seules les terres agricoles des basses terres du Saint-Laurent et de la région de l’Outaouais sont effectivement protégées. La loi n’est appliquée à l’ensemble du territoire qu’en 1981.
Durant l’année 1987, le dossier du libre-échange mobilise les agriculteurs de la région. Une manifestation a lieu à Stanstead le 24 septembre 1987. Deux années plus tard, une autre manifestation se déroule à Ottawa, concernant le libre-échange et les négociations du GATT. Plus de 500 producteurs de l’Estrie y participent.
En juin 1988, la Fédération de l’UPA-Estrie commence la publication d’un bulletin d’information, le Solidarité agricole, qui reste à ce jour l’organe officiel d’information de l’UPA-Estrie. Ce bulletin est publié 6 fois par année et est envoyé gratuitement à tous les producteurs agricoles de l’Estrie.
En février 1992, une manifestation a lieu à Sherbrooke. Afin de sensibiliser la population estrienne à l’importance de l’agriculture régionale, plusieurs centaines de producteurs s’installent face au bureau du ministre fédéral de l’Environnement de l’époque, M. Jean Charest, avec leurs tracteurs et autres machineries.
Plus récemment
En 1998, la fédération confirme le virage environnemental déjà entrepris par plusieurs entreprises agricoles. Elle embauche un agent en agroenvironnement, avec l’appui du Conseil pour le développement de l’agriculture du Québec. Cette année-là, l’UPA-Estrie participe au premier portrait agroenvironnemental des fermes du Québec. En 2000, elle se dote d’un premier plan d’action en agroenvironnement, dont le but est l’adoption à grande échelle de pratiques agricoles toujours plus respectueuses de l’environnement. Le plan d’action mènera à plusieurs projets concrets, notamment l’identification volontaire de puits en milieu agricole, mené de 2002 à 2004 et qui permettra d’identifier 2 600 puits d’eau potable sur 1 100 entreprises agricoles en Estrie.
À la suite de la tempête de verglas du mois de janvier 1998, plusieurs érablières subissent des dommages importants, principalement sur les territoires des syndicats de base de Lac-Mégantic, Richmond et Weedon. Grâce à un programme d’aide fédéral de développement des ressources humaines, la Fédération de l’UPA-Estrie embauche plus de 650 travailleurs afin de dégager la récolte de sirop du printemps 1998. Dans le cadre de ce programme, des ouvriers sont aussi engagés pour ramasser les débris de branches mortes et pour ramasser la tubulure chez les producteurs abandonnant la production.
Toujours durant la même année, l’UPA-Estrie participe, avec Hydro-Québec, à un comité de travail mis sur pied pour la ligne Hertel-Des Cantons. En plus de participer à l’élaboration d’un tracé qui minimisera les impacts sur les terres agricoles, l’UPA-Estrie obtient que son représentant soit présent sur le chantier afin d’assurer que les producteurs agricoles connaissent les répercussions du passage d’une ligne hydroélectrique sur leurs terres.
Depuis 1999, la fédération participe à chaque année à la Semaine de prévention des accidents, en collaboration avec la Commission de la santé et de la sécurité au travail (CSST). La fédération participe aussi aux journées Sécuriijour, en mobilisant ses administrateurs pour animer des ateliers sur la sécurité à la ferme avec des enfants. Ces implications ont mérité deux prix de la part l’organisme pour son implication.
De 2002 à 2005, la Fédération participe à une première entente spécifique sur le développement du secteur agroalimentaire de l’Estrie, en partenariat avec trois ministères du gouvernement provincial, le Conseil de l’industrie bioalimentaire de l’Estrie, le Conseil régional de développement de l’Estrie et les Centres locaux de développement des six MRC participantes de l’Estrie. Le but de l’entente est de favoriser la consolidation et le développement de l’industrie bioalimentaire en Estrie en mettant à la disposition du secteur des ressources humaines, financières et matérielles.
En 2003, l’UPA organise des journées Portes ouvertes à la ferme, dont l’objectif est de rétablir et développer les contacts entre les agriculteurs et les citoyens urbains. L’UPA-Estrie, en collaboration étroite avec ses syndicats de base, participe activement depuis à cette initiative de valorisation de la profession.
En 2004, l’UPA-Estrie est impliquée dans les négociations pour des demandes à portée collective (article 59). L’Estrie a été l’une des premières régions à se donner une approche d’ensemble dans la gestion des demandes d’implantation résidentielles en zone agricole.
En 2004, l’UPA-Estrie remporte un Prix d’excellence en environnement, décerné par la Fondation estrienne pour l’environnement, ainsi que le prix Jean-Paul-Raymond, décerné par l’Union.
En 2005, les producteurs agricoles de tout le Québec se mobilisent afin de modifier le programme de remboursement des taxes foncières. Après des années de négociation, les choses n’ont pas changé et un mot d’ordre provincial est lancé: les producteurs agricoles retirent le privilège d’accès aux sentiers de motoneiges et de véhicules tout-terrain qui passent sur leurs terres. L’UPA-Estrie participe activement à ce mouvement et mobilise ses membres. Ce moyen de pression s’avère efficace et le dossier est réglé par la mise en place d’un programme de crédit de taxes foncières agricoles.
Le Gouvernement du Québec tente de réformer le programme depuis 2017, non sans encombre. Les producteurs menacent de bloquer de nouveau les sentiers de motoneiges afin d’éviter une mauvaise réforme. Celle-ci est finalement annulée et des améliorations sont apportées. Les négociations suivent toujours leur cours en 2020.
Dans un soucis d’efficacité, l’UPA-Estrie réorganise en 2013 le fonctionnement de ses syndicats locaux pour harmoniser leur territoire à celui des MRC. L’UPA-Estrie a participé activement à l l’élaboration des Plans de développement de la zone agricole de chaque MRC. Cette démarche, chapeautée par le MAPAQ, permet à l’UPA-Estrie de renforcer ses liens avec le monde municipal. Cette collaboration donne naissance en 2018 à l’Entente sectorielle de développement du secteur bioalimentaire de l’Estrie. Des initiatives structurantes pour le milieu sont mises de l’avant ou pérennisées.
Pour en savoir plus
Visitez le site provincial de l’UPA Ce lien s'ouvrira dans une nouvelle fenêtre